Notre territoire de santé

Situation

Le territoire d’action de la CPTS Vallée du Tech comprend 31 communes, regroupées au sein de 2 Communautés de Communes : la CC Haut Vallespir et la CC du Vallespir. Dans une démarche de cohérence du projet de santé, l’équipe projet a souhaité inclure 7 communes supplémentaires qui appartiennent à une communauté de communes voisine. De ce fait, le territoire de la CPTS correspond aux 3 territoires de vie-santé : celui d’Amélie-les-Bains, de Céret et du Boulou.

De ce fait, le territoire de la CPTS correspond aux 3 territoires de vie-santé : celui d’Amélie-les-Bains, de Céret et du Boulou, définis sur le site www.cartosanté-atlas.fr. Il s’agit du découpage géographique utilisé pour le zonage conventionnel médecins de 2016. Il est défini ainsi :

  • Ce découpage correspond au découpage du bassin de vie Insee 2012 lorsqu’il y a moins de 50 000 habitants ;
  • Lorsque que le bassin de vie est très peuplé (plus de 50 000 habitants), il correspond au territoire de vie Insee (pour en savoir plus).

Une exception cependant, concernant la commune de La Bastide qui fait partie du territoire défini de la CPTS mais qui n’apparait sur aucun des 3 territoires de vie-santé. La commune de Prunet-et-Belpuig, qui elle ne fait pas partie de la CPTS, fait partie du territoire de vie-santé d’Amélie-les-Bains. Leur population étant similaire, et compte tenu qu’il n’y a aucun professionnel de santé, ni structures de soins sur aucune des 2 communes, les données sont « négligeables » dans le diagnostic.

Il est possible de se questionner sur notre choix de ne pas inclure Prunet et Belpuig dans le territoire de la CPTS. D’un point de vue administratif, cette commune ne fait pas partie de l’une des deux Communautés de Communes de la CPTS et, bien qu’incluse sur le Territoire de Vie Santé d’Amélie-les-Bains, il ne nous est pas paru pertinent de l’inclure car peu de patients sont tournés vers notre territoire. Il nous a semblé que l’orientation majeure, en termes sanitaires, était plutôt tournée vers le territoire de Thuir. Toutefois, le territoire de la CPTS se veut évolutif et nous ne sommes pas fermés à une inclusion future si cela s’avérait judicieux et pertinent.

Géographiquement, le territoire s’étend sur une surface de 730.66km2  à la frontière Espagnole dans les Pyrénées Orientales, pour une population totale de 35456 habitants. La densité moyenne du territoire représente 48,52 hab/km2. Toutefois, si l’on veut être au plus près de la réalité du terrain, il convient de distinguer deux secteurs : le Haut Vallespir qui s’étend sur 465,46km2 pour une densité de 22 hab/km2 et le Vallespir qui représente 265,2 km2 avec une densité de 97hab/km2.

Le territoire est fortement ruralisé (2/3 du territoire concerné), avec beaucoup de petites communes isolées et une zone importante se situant en moyenne montagne.

Démographie

Les données démographiques font ressortir un vieillissement de la population sur le territoire comparé au reste de la France. Le part des plus de 65 ans représente à elle seule 30,9% soit un tiers de la population du territoire (contre 25,9% pour le département, 22,5 pour la région et 19,6% pour le national).

La part des moins de 30 ans représente 9134 personnes soit 25,76% pour la CPTS contre 35,63% au niveau national.

Les retraités représentent 12291 personnes sur le territoire.

L’indice de vieillesse (nombre de personnes âgées de plus de 65 ans et plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans) est de 181,7 pour les communautés de Communes du Haut Vallespir et du Vallespir. Cet indice est de 133,4 pour le département et tombe à 97,1 pour le régional et 81,2 pour le national. Ce qui dénote bien un vieillissement général de la population concernée.

Ce vieillissement démographique souligne la prévalence des pathologies chroniques liées à la senescence et nécessitant des prises en charge plus lourdes.

La part des personnes exonérées au titre d’une ALD est plus élevée sur le territoire que sur le reste du pays (+4,9% par rapport au national).

Santé de la population

Le diabète (type 1 et type 2) représente 5,5% de la population du territoire, soit plus d’1 habitant sur 20 touché par cette pathologie. Les données départementales sont sensiblement équivalentes (5,5%) et au niveau régional (4,8%) et national (5,1%) la proportion est aussi similaire.

Les tumeurs malignes touchent presque 1 personne sur 20 sur le territoire (4,8%), le département plafonne à 4,2% d’incidence, quant la région et le territoire national sont à respectivement 3,9% et 3,7%.

Les pathologies coronaires concernent 3,5% de la population de la CPTS.

Les affections psychiatriques de longue durée touchent 1 personne sur 30 (3,1%) au sein du territoire. Les statistiques se rapprochant des données départementales (3,4%) et régionales (2,8%) mais sont plus conséquentes que les données nationales (2,4%)

Enfin on retrouve les insuffisances cardiaques, les troubles du rythme, les cardiopathies valvulaires et les cardiopathies congénitales pour 2,7% de la population du territoire, soit 997 personnes.

Offre médicale

Les médecins généralistes

Les données issues de « rezone CPTS » donnent une démographie des professions de santé sensiblement différentes de la réalité.

En effet, 51 médecins généralistes sont comptabilisés. Or il apparait, après enquête de terrain effectuée par la chargée de mission de CLS (Contrat Local de Santé), qu’il y a en réalité 28 médecins généralistes en activité. Ce décalage provient du fait que quelques médecins généralistes, exercent exclusivement dans le thermalisme sur les communes de Prats-de-Mollo, Amélie-les-Bains et Le Boulou, ils sont comptabilisés au même titre que leurs confrères généralistes accueillant aussi des patients locaux tout au long de l’année. Cependant, leurs consultations étant exclusivement à destination des curistes et ils ne peuvent donc pas être pris en compte pour l’état des lieux de l’offre de soins permanente du territoire. Pour exemple, sur la commune d’Amélie-les-Bains, 15 généralistes sont annoncés par le site « rezone CPTS » or, ils sont 5 à proposer des consultations toute l’année.

Ainsi la proportion de médecins pour 10 000 habitants est de 7,89 sur le territoire de la CPTS.

La moyenne nationale évaluée par la DREES était, en 2018, de 15,3 médecins pour 10 000 habitants, la moyenne régionale montant à 16,8 médecins pour 10 000 habitants. Le territoire est donc grandement en manque de médecins généralistes.

Les infirmiers libéraux et les masseurs-kinésithérapeutes

Si la proportion des infirmiers libéraux (146) et des masseurs-kinésithérapeutes (90) est correcte, il reste encore des zones rurales très isolées, où les soins à domicile ne sont pas toujours assurés du fait de l’éloignement. 

Les sages-femmes

2 sages femmes libérales sont installées à temps plein. Il n’y a plus de gynécologue sur le territoire. Pour avoir une consultation gynécologique avec un gynécologue, il faut se déplacer sur Perpignan ou Argeles-sur-Mer.

Les chirurgiens-dentistes

Au nombre de 28 sur le territoire, nous sommes plutôt bien dotés en comparaison de la moyenne nationale.

Les orthophonistes

Au nombre de 11, ils sont répartis assez inégalement sur le territoire. 2 sont installés sur la CC du Haut Vallespir, les 9 autres sur la CC Vallespir et les communes environnantes du territoire.

Les orthoptistes/ophtalmologistes

Un centre d’ophtalmologie a ouvert sur la commune du Boulou, regroupant 6 spécialistes. C’est aussi au Boulou que se trouve la seule orthoptiste du secteur.

Les pharmacies

Il existe 15 pharmacies sur le territoire de la CPTS. Le maillage est globalement satisfaisant puisque 5 pharmacies sont sur le Haut Vallespir (1 à Saint Laurent de Cerdans, 1 à Prats de Mollo, 1 à Arles-sur-Tech et 2 à Amélie-les-Bains) les autres pharmacies étant réparties sur les communes les plus conséquentes du Vallespir.

Les laboratoires

3 laboratoires du groupe Médilab 66 sont répertoriés, 1 à Amélie-les-Bains, 1 à Céret et 1 au Boulou.

Les structures de soins

  • 1 clinique privée du groupe ELSAN à Céret, regroupant
    • des consultations avec des spécialistes sur des temps partiels et des plages horaires courtes ;
    • un bloc opératoire ;
    • un service d’urgence H24 ;
    • un service d’imagerie médicale ;
    • un service d’hospitalisation de médecine ;
    • un service d’hospitalisation chirurgicale ;
  • 3 SSIAD (Services de Soins à Domicile)
    • SSIAD de Prats de Mollo
    • SSIAD d’Arles-sur-Tech
    • SSIAD de Céret
  • 3 SSR (Soins de suite et de Réadaptation)
    • « Sunny Cottage » à Amélie-les-Bains
    • « Al Sola » à Montbolo
    • « Le Vallespir » de l’UGECAM au Boulou
  • 1 USLD (Unité de Soins de Longue Durée)
    • « Le patio d’argent » à Arles-sur-Tech
  • 1 MSP (Maison de Santé pluriprofessionnelle)
    • MSP du Haut Vallespir (site principal à Arles sur Tech, 2 antennes en développement à Prats de Mollo et Saint Laurent de Cerdans)
  • 5 EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes)
    • EHPAD  « Nostra Casa » Saint Laurent de Cerdans (public communal) ;
    • EHPAD « El cant dels ocells » Prats de Mollo (public communal) ;
    • EHPAD « Baptiste Pams » Arles-sur-Tech (public communal) ;
    • EHPAD « la casa assolellada » Céret (public communal) ;
    • EHPAD « mutualiste Saint Jean/ Maureillas » Saint Jean Pla de Corts (Résidence catalanes solidarité sénior).
  • 1 service de dialyse
    • AIDER santé au Boulou
  • L’offre de soins en santé mentale basée à Céret
    • 1 CMP Adulte (Centre Medico Psychologique) ;
    • 1 CMP Enfant- adolescent ;
    • 1 Hôpital de Jour « la Ceriseraie » ;
    • 1 CATTP (Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel) ;
    • 1 CSAPA (Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) ;
    • 7 psychologues libéraux sur Céret et 2 sur le Boulou.

Statistiques de santé de notre territoire

  • Difficultés dans l’hospitalisation directe des patients en clinique ou à l’hôpital, démarches chronophages administratives ;
  • Difficultés dans la prise en charge des pathologies en santé mentale ;
  • Difficultés dans l’accès aux soins de second recours, délai d’obtention d’un rendez-vous souvent long qui décourage les patients, manque de spécialistes à proximité, renoncement aux soins ;
  • Difficultés dans le suivi des patients fragiles isolés géographiquement et socialement ;
  • Manque flagrant de médecins généralistes pour assurer une prise en charge de toute la population ;
  • Difficultés dans la prise en charge des pathologies pédopsychiatriques et des troubles neurodéveloppementaux (détection précoce) ;
  • Manque de coordination entre l’hôpital/clinique et les soignants libéraux pour la prise en charge des patients à leur retour à domicile ;
  • Difficultés dans la prise en charge en gérontopsychiatrie ;
  • Difficultés dans l’accompagnement des patients en fin de vie, soins palliatifs, besoin de plus de lien avec les services hospitaliers.

Le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques et les prises charges de plus en plus lourdes et complexes en ambulatoire, associés à une société de plus en plus inclusive, nécessitent aujourd’hui une coordination accrue entre les acteurs de santé. Cette coordination, pour être efficace, doit être organisée et formalisée.

En effet il nous apparaît nécessaire de créer un mode coordonné d’exercice ambulatoire au service de la population de notre territoire, afin de pouvoir répondre aux défis d’une prise en charge de qualité dans un contexte de démographie médicale altérée.

La création de la CPTS doit également permettre d’optimiser la coopération entre les professionnels de santé de ville et leurs partenaires, notamment les établissements de santé. Elle constitue un cadre de coopération et de coordination des acteurs de santé à l’échelle du territoire, essentielle pour améliorer la prise en charge des situations complexes.

Pour mener à bien ces missions, nous nous appuierons notamment sur la création de liens entre les lieux d’exercice, des réunions de concertation pluridisciplinaires, une plateforme territoriale d’appui, et le développement des outils de communication adaptés à la coordination des soins.